Exposition de « Quarante-sept jours » par Nora Teylouni

Du 22 mars 2019 (Vernissage) au 13 avril 2019

Concert le de Esprit Gnawa le 5 avril 2019

Vous êtes cordialement conviés le vendredi 22 mars 2019, dès 19h, au vernissage de la prochaine exposition de photographie de Nora Teylouni « Quarante-sept jours », à l’association La Galerie à Genève, visible jusqu’au 13 avril 2019.

L’exposition de Nora Teylouni témoigne, en images et en textes, de l’histoire d’une identité et d’une relation brouillée. Lui est amnésique et en état de confusion après un traumatisme crânien. Il ne se souvient ni d’elle, ni de leur relation. Elle, pour exprimer l’absurdité de voir l’être qu’on aime ne plus se souvenir qu’il vous aime en retour, a illustré son rétablissement avec 47 portraits de lui.

« Je me souviens du premier réveil, qui a duré quelques minutes, et de notre premier contact. Il a ouvert les yeux et est resté calme. Je lui parlais en marchant autour de son lit tandis que ses yeux me fixaient et suivaient mes mouvements. Il me voyait, il existait.
Ce premier regard est le point de départ de la série de portrait du projet « Quarante-sept jours ». Dans l’attente et en quête d’autres regards, j’ai photographié pendant plusieurs mois le visage et la tête d’un homme sans mémoire et sans identité. Seule détentrice des souvenirs de notre passé et de notre relation, j’ai observé minutieusement, par des plans très rapprochés, ses changements d’états et sa reconstruction à la fois progressive et chaotique. C’est donc dans la capture quotidienne, en attente de rémission, que je le cherche, le trouve, pour le perdre et le trouver à nouveau. Les quarante-sept portraits, correspondant symboliquement aux quarante-sept jours passés à l’hôpital, s’accumulent et forment alors une sorte de travelling, témoignant des oscillations entre présence et absence, apparition et disparition, proximité et éloignement.  » – Nora Teylouni

Nora Teylouni est née à Genève en 1987. Après un Bachelor en arts visuels à la Head, elle a étudié la photographie à l’école de Vevey (CEPV). Dans ses travaux photographiques,
elle aborde les thématiques de l’exil et de l’habitat. D’une famille originaire de Syrie, elle s’est interrogée sur la possibilité de résilience des immigrés avec «Correspondances»,
portrait intimiste de son grand-père, exilé politique en Suisse, « Tous ces printemps qu’il reste à voir » (2017) reportage sur la communauté musulmane de Varsovie, ou encore « Il faut marcher », projet documentaire sur la migration entre Sénégal et Grèce, toujours guidée par ses réflexions autour du déracinement et du ré-enracinement ailleurs, ou comment l’appartenance et l’attachement à un territoire se défait ou se crée, dans une mutation incessante. Le portrait photographique lui permet de créer un sentiment d’étrangeté ou de familiarité entre le modèle et le spectateur. Cette ambiguïté renvoie aux perceptions des autres considérés comme territoire exotique ou au contraire comme un être semblable tel un miroir de soi-même.